Société Centrale d’Apiculture

Une saison apicole au Jardin du Luxembourg (1856-2007)

La promotion Saule Marsault , 151ème promotion

Jardin du Luxembourg, Saison apicole

Février et mars : tout apiculteur conscient sait que, au moins sous les latitudes parisiennes, la règle d’or est le respect du repos hivernal des abeilles. Pourquoi, comme le font la plupart des ruchers école, ne pas attendre « les beaux jours » pour démarrer la formation pédagogique ?

Tout simplement parce que la SCA a estimé que le savoir doit précéder le savoir faire et que la connaissance de l’abeille fonde la technique apicole. Ce que l’on apprend au rucher avec un enfumoir à la main est assurément un élément primordial, mais le fait de l’étayer par des bases fondamentales ne peut qu’élargir le champ des connaissances, permettant ainsi aux auditeurs passionnés de mieux comprendre le pourquoi des techniques développées plus tard en saison.

Ces cours théoriques présentent :

  • les notions d’anatomie, de biologie et de physiologie des abeilles, avec un développement particulier pour la reine, cette mère tellement indispensable et totalement incontournable.
  • l’hygiène et les pathologies des colonies (la santé des abeilles)
  • les principales races d’abeilles
  • la flore et la pollinisation.

Enfin, un ou deux films illustrent la vie de l’abeille ainsi que les travaux au rucher et à la miellerie.
Une matinée est néanmoins consacrée à la technique. Il y est traité des multiplications - divisions et de l’élevage.
Pratiquement toutes ces conférences sont numérisées et présentées sous PowerPoint. Cela permet une richesse iconographique inégalable. Il est également remis à chacun un support de cours photocopié.

Avril : théoriquement les beaux jours pointent le nez. Ce n’est pas vrai tous les ans, loin de là, mais c’est parfaitement le cas en 2007 en région parisienne. Dès février, le soleil et la douceur pointent le bout du nez. Mars confirme. Nous redoutons toujours le développement précoce des colonies, il nous fait craindre le pire si, par malheur fin mars, en avril ou même en mai, la météo se dégrade longuement.
Cette année, avril conforte à Paris l’excellence du mois de mars et le mois de mai se comporte généralement bien.
Le pollen arrive en force, le nectar suit sans aucun problème, les colonies se développent généreusement et, quand les grandes miellées (marronniers, tilleuls) arrivent, les troupes sont en ordre de marche et vont au ravitaillement en rangs serrés.

Mi-mai : notre stock de hausses vides est épuisé, il faut procéder à la première récolte (effectuée généralement vers la fin juin).

Juin : La météo ne fut pas toujours parfaite, mais c’est quand même juin. Finies les nuits glacées et les journées lamentables. Un peu de temps douteux est immédiatement compensé par de belles périodes.
Le tilleul fleurit partout et les abeilles engrangent, engrangent, un vrai bonheur.

Fin juin : deuxième récolte, très importante. Récolte partielle, toutes les hausses contenant un peu de couvain sont laissées en place. De toute façon, il est prévu dans le déroulement du cours une dernière récolte en août, pour les auditeurs absents au départ des vacances. Il faut bien leur laisser de la matière pour œuvrer.


Fin août
 : troisième récolte. A ce moment là, bien sûr, toutes les hausses sont enlevées. Résultat : les trois maturateurs sont pleins.
De là à parler de la récolte du siècle, juste un pas que nous ne franchirons pas, ce XXIe siècle ayant encore une très longue vie devant lui !
Que se passe-t-il ? Alors que l’on entend la presque totalité de la France se plaindre de récoltes médiocres à catastrophiques, les ruchers du Jardin du Luxembourg et du parc Georges Brassens sont au sommet de leur productivité.
La météo nous a beaucoup aidés.
Le nord de la France, l’île de France et Paris en particulier, ont traversé un printemps exceptionnellement favorable ; c’est une évidence.
Il est de bon ton de qualifier de multifactoriels les éléments perturbant notre abeille. Pourquoi ne pas utiliser ces notions pour juger de nos récoltes.

Et si, en effet, l’abeille en ville, travaillant hors des problèmes liés à l’agriculture industrielle, jouissait d’une aire de butinage, donc de développement, bien plus favorable que celle de ses collègues “campagnardes”.

Et si, et si, et si…la question est posée, à tout un chacun d’essayer d’y répondre selon sa sensibilité et son pragmatisme.