Au rucher pédagogique
Les ans se suivent mais ne se ressemblent guère. 2009 n’est pas à l’image de 2008 et pourtant on ne peut prétendre que cette dernière campagne fut positive au point de vue récolte.
Dès le réveil printanier fin février des problèmes de reines apparaissent sur certaines de nos ruches. Trois colonies n’ont plus de mère à la première visite de printemps, du couvain ouvert est présent, un élevage royal est en cours sur deux de ces ruches, la troisième est orpheline sans couvain ; elle deviendra bourdonneuse.
Ces disparitions de mères posent un certain nombre de points d’interrogation, deux de ces mères sont de 2008 nées au mois d’août, la nourriture est abondante, ces colonies sont relativement fortes, une prise de ponte a eu lieu après leur mise en place (septembre) ; que s’est-il passé, accident ? Maladie ? Affaiblissement subit de la reine ? Rejet de leur mère par les abeilles ? Il ne reste que des suppositions.
Nous n’avons pas de mères en réserve donc pas de mères de remplacement.
Ces reines issues de ces élevages seront conservées malgré leur stérilité afin de préserver la cohésion de la colonie. Il nous faudra attendre l’arrivée des mâles (début avril) pour effectuer un élevage royal afin de remplacer ces reines restées vierges qui ne seront jamais fécondées. Malheureusement ces élevages royaux nourris par de vieilles abeilles d’hiver ne sont jamais de belles réussites. La qualité de la gelée nourricière et peut être la quantité issues de ces vieilles nourrices sur leur retour d’âge ne sont certainement pas favorables à l’édification de futures championnes. Leur couvain va s’avérer petit, éparse sur plusieurs cadres, souvent lacunaire ce qui ne permet pas de créer des colonies performantes.
Dès que les premières jeunes abeilles apparaissent, un deuxième élevage est lancé sur ces ruches avec des larves issues de colonies performantes, ainsi seront sauvées ces colonies, mais que de temps perdu qui ne se rattrape jamais !
Et si ce n’était que cela. La pluviosité de printemps fut très importante au point que certaines colonies sacrifièrent leurs mâles devant cette disette. Dans mon Essonne profonde le couple d’hirondelles que nous hébergeons tous les ans a vu sa première nichée mourir de faim. Pourtant, quelle belle floraison nous avons eue sur l’ensemble des espèces mellifères !
La race d’abeille dite de Buckfast que nous élevons résiste mal à ce genre de situation, au manque d’approvisionnement ; quelquefois il est nécessaire de les assister, la puissance des colonies l’exige.
Dans ce contexte défavorable la première récolte dite de printemps fut médiocre. Le développement des colonies a pris du retard, le rendez-vous avec le début de la floraison des tilleuls qui est la miellée principale en milieu parisien, n’eut pas lieu. Les fortes pluies de la mi- juin pénalisèrent la récolte sur les tilleuls au point que nos colonies puisèrent leur nourriture dans les réserves (récolte). Comme un manque à gagner n’arrive jamais seul, la floraison sur sophora fut, elle aussi médiocre, impossible de pouvoir dans ces conditions combler le déficit printanier. Ainsi va une vache maigre.
Un mot pour finir sur la fête du miel du rucher du parc Georges Brassens les 3 et 4 octobre. Comme tous les ans l’ouverture du rucher au public fut un succès, grâce au bénévolat, au dévouement de toute une équipe qui spontanément avec son savoir, sa bonne volonté ouvre l’esprit et excite la curiosité de nos visiteurs sur la vie et les mœurs de ce petit insecte que nous chérissons, notre avette…