La Création, 1856
Le premier enseignement apicole à vocation nationale a été dispensé par Claude-Philibert Lombard dans les premières années de la Restauration. Cette idée fut reprise en 1854 puis en 1856 par Henri Hamet qui fonda alors la Société Centrale d’Apiculture.
Il bénéficia de l’aide des pouvoirs publics, du ministère de l’agriculture et de la Haute Assemblée pour lancer cet enseignement. En particulier, le général marquis d’Hautpoul, alors grand référendaire du Sénat et par ailleurs amateur d’abeilles, lui octroya une concession pour installer un rucher monumental dans la partie du jardin du Luxembourg dénommée la Pépinière. Depuis les premiers enseignements d’Henri Hamet, les cours au rucher école se sont poursuivis sans interruption jusqu’à aujourd’hui (cf. image).
Henri Hamet voulait former des « professeurs ambulants » venus de tous les départements français, véritables conseillers techniques en apiculture capables de porter la bonne parole dans toute la France. Un autre objectif était la lutte contre la pratique de l’étouffage [Étouffage : asphyxie des abeilles avec un gaz toxique ou par noyade pour récupérer le miel et la cire, méthode de récolte interdite par la loi n° 993 du 9 novembre 1942]] qui sévissait à cette époque sur tout le territoire.
Cette société savante, la plus ancienne de France, la deuxième dans le monde, édita dès sa fondation en 1856 un bulletin mensuel « L’Apiculteur ». Les premiers collaborateurs de la revue confrontaient leurs expériences, étudiaient les méthodes d’élevage, critiquaient les ruches et les matériels employés. Nos archives gardent en particulier la trace des batailles homériques entre fixistes et mobilistes…
La Société Centrale d’Apiculture organisa également de nombreuses manifestations apicoles nationales. Par exemple le premier congrès national eut lieu à l’Orangerie du Jardin du Luxembourg du 15 au 25 août 1859. Il réunissait 94 exposants dont plusieurs venus d’Algérie, de Suisse et des États-Unis.
L’exposition de 1865 fut organisée au palais de l’Industrie autour des « insectes utiles et nuisibles » et reçût 11.000 visiteurs. Celle de 1868 également organisée au palais de l’Industrie voyait maîtres et élèves concourir dans la section Enseignement-Insectologie et la présentation d’appareils à extraire le miel (centrifugeuses) et à gaufrer la cire.
Les expositions se succédaient tous les deux ans. En 1874 on enregistrait 50.000 entrées. Deux chaires, l’une de sériciculture et l’autre d’insectologie furent créées. Pour cette dernière, un bulletin spécial parut de 1875 à 1904.
La Société Centrale d’Apiculture contribua à l’édification d’autres ruchers d’enseignement comme celui de la Société Zoologique du jardin d’Acclimatation (1861) et celui du parc Montsouris (1877) destiné aux activités pratiques après les cours du jardin du Luxembourg ainsi qu’à l’enseignement de la sériciculture (élevage de vers à soie)…