Société Centrale d’Apiculture

Réflexion sur l’apiculture urbaine

Abeilles urbaines

Que ne dit-on pas sur l’apiculture urbaine et en particulier sur celle de Paris ?… Production exceptionnelle ? Une meilleure forme pour nos abeilles ? Moins de pesticides ? Oui sûrement !

À entendre certaines rumeurs, Paris serait un paradis pour nos abeilles.
Donnons nous le temps de regarder de plus près, ce soit disant paradis.
Et de citer une anecdote afin d’éclairer nos propos :
il y a quelques années le rucher de parc Georges Brassens présente un échantillon de miel de forêt au concours régional d’Ile de France des miels et pains d’épices organisé par l’A.D.A.I.F.
Stupeur : au dépouillement des résultats cet échantillon obtient le second prix dans sa catégorie (médaille d’argent).
Paradoxe : il n’est pas pensable d’attribuer une médaille d’argent à un miel parisien en section forêt.

Et pourtant, la ville de Paris n’est-elle pas un jardin, une forêt plantée de mille buissons, de milliers d’arbres ?
Ce ne sont pas des sylvestres ordinaires, mais leur ramure qui ombre le sol présente des milliards de calices auxquels viennent s’abreuver nos petites abeilles.
Tout cela grâce à l’esprit et au travail de l’homme, (pour une fois rendons lui un hommage apicole ), à ces bataillons de jardiniers, qui jour après jour entretiennent cette sorte d’Eden mellifère, avec beaucoup d’application et de savoir faire.
Le miel qui coule dans Paris n’est il pas l’aboutissement de tout ce travail, n’est il pas une sorte de récompense ? Grâce à la main de l’homme il y a quelque part dans Paris comme des petits coins de campagne dont un que nous connaissons bien vers le vieux village de Vaugirard.

Des esprits chagrins prétendent que ton miel, Paris, serait pollué ! Allons donc, réfléchissons, ce serait faire injure à nos butineuses que de le prétendre.
Car tu le sais, toi, petite avette si fragile, toi qui ne triches pas, toi qui ne mens pas, toi qui n’hésites pas à offrir ta vie pour que la nourriture d’or que tu mets à notre disposition soit saine.
Ton miel serait- il moins sain que le pain des humains ou que le lait de leurs bébés ?
Nenni ma foi !
Petite avette puisque tu te trouves, parait-il, si bien en ces murs citadins, continue ton incessant travail et apporte la preuve que l’homme, quelquefois, sait être ton allié en te ménageant un immense champ de pâturage riche et varié.

Ne serait-ce pas cela, par hasard, le miracle de l’apiculture urbaine ?