Société Centrale d’Apiculture

Classe verte pour les abeilles du rucher pédagogique du parc G. Brassens…

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Ce 7 novembre, par une matinée grise bien de saison, les 17 ruches du rucher pédagogique du parc Georges Brassens sont parties à la campagne du côté de la Courneuve.

Nous étions ce matin-là quelques-uns ( Pierre Leclair, Pierre Isaac, Yves Le Cunuder, Stéphanie Manderfeld) à les sortir du rucher après qu’elles aient été correctement fermées et vigoureusement sanglées.
En deux étapes elles sont arrivées à l’entrée du parc avant d’être confortablement installées dans un camion, piloté par Jean-Baptiste Faÿ, qui les a menées au parc Georges Valbon. Il y avait comme une ambiance de départ en « classe verte ». D’un côté la petite équipe des apiculteurs bénévoles surveillait les ruches comme des parents anxieux de voir partir leurs enfants, et de l’autre les ruches, avec leurs belles sangles de couleur, donnaient l’impression d’un groupe d’enfants ayant revêtu leurs beaux habits pour partir en voyage.

Les ruches en attente du départ
Crédit : T.Duroselle

Dès l’entrée du parc Georges Valbon, Alain Sandmeyer guida le véhicule à travers le dédale de chemins qui sillonnent cet immense espace. Parvenues au rucher, les abeilles parisiennes furent déposées sur des palettes à proximité de leurs consoeurs. Nul doute qu’au calme, dans cette cuvette de verdure abritée de tous vents, l’hiver leur paraîtra moins rude.
La réalité est un peu moins poétique, mais pas moins importante pour le futur. Ce rucher unique en son genre vient d’avoir 25 ans (les premiers enfants y ont été reçus en mai 1986). Son concept d’accueil de classes tout au long de la saison apicole est plus que jamais d’actualité. Mais sa structure a un peu vieilli au regard des conditions nouvelles de réception des groupes. Il a donc été décidé avec les services compétents de la Ville de Paris de le rajeunir. Plusieurs étapes ont été définies en début d’année. Les premiers travaux qui consistaient à la mise aux normes de l’installation électrique et incendie ont commencé en mai dernier. Ce plan va se poursuivre cet hiver avec un chantier plus important visant à agrandir la porte d’entrée du local pédagogique et à augmenter la taille du local technique se trouvant à l’arrière du bâtiment offrant ainsi un plus grand volume de stockage. Ceci explique la nécessité de déplacer les ruches avant les grands froids hivernaux afin de ne pas déranger les abeilles durant cette période délicate et de faciliter la réalisation des travaux.

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Les ruches installées au rucher G. Valbon
Crédit : Y. Le Cunuder

Les travaux sont désormais terminés au rucher du Parc Georges Brassens. Le voici équipé d’une belle porte à deux battants pour faciliter l’accès des enfants. Les apiculteurs apprécieront aussi le local de stockage fermé, à l’arrière du bâtiment, qui a été notablement agrandi.

Après une période glaciale, un radoucissement avec une température de 12°, était annoncé pour le jeudi 23 février. Le camion reprit donc le chemin du Parc Georges Valbon à la Courneuve avec la même équipe d’apiculteurs qui avait assuré le trajet aller au mois de novembre.En cette matinée clémente, plusieurs abeilles s’activaient déjà devant les trous de vol. Les entrées obturées, les sangles serrées, les ruches prirent la route de Paris.
En arrivant au Parc Georges Brassens des jardiniers attendaient avec leurs voiturettes qui menèrent le précieux chargement sur la butte à proximité de la vigne. A 14 heures les ruches avaient retrouvé leur emplacement et après une pause des abeilles et des hommes, les avettes furent libérées dans une atmosphère tiède de début de printemps. Moins d’un quart d’heure après, elles avaient entamé un travail de repérage et même de nettoyage.
Dans un coin, Pierre, l’apiculteur du jeudi tirant sur sa bouffarde, les observait et écoutait avec ravissement le bourdonnement familier enfin retrouvé.
Sans nul doute aussi que les visiteurs du parc, habitués à faire une petite visite au rucher furent heureux de voir que les ruches leur avaient été rendues. Quelques uns en effet avaient manifesté un peu de désappointement à voir le rucher totalement dépeuplé. Il ne fut pas rare d’entendre, derrière les grilles, des manifestations de sympathie du genre “Ah ! Les abeilles sont revenues !”